Depuis décembre 2007, plusieurs personnalités syrienne de premier plan, médecins, universitaires, écrivains, journalistes, artistes, syndicalistes, sont arbitrairement détenus en raison de leur participation au congrès organisé le 1er décembre par le Conseil national de la « Déclaration de Damas pour un changement patriotique et démocratique ». Ce sont Mme Fidaa Hourani et MM. Riad Seif, Ali Abdallah, Akram Bounni, Ahmad Tohmé, Jabr Choufi, Walid Bounni, Yasser Iti, Fayez Sarah, Talal Abou Dan, Mohammad Hajji Darwich et Marwan Ouche.
Ils font partie des cent soixante-trois militants actifs de la société civile qui ont pris part à ce congrès et qui représentent la plupart des sensibilités politiques et sociales du pays. Un manifeste qui frappe par sa modération a été diffusé à l’issue des travaux, appelant les citoyens syriens de toutes obédiences idéologiques et de toutes appartenances ethniques ou confessionnelles, à engager un dialogue constructif en vue de sortir le pays de la crise dans laquelle il se débat et de préparer de concert une transition pacifique du despotisme du parti unique à un Etat de droit garantissant les libertés collectives et individuelles de tous ses citoyens.
Le 29 octobre, le tribunal d’exception devant lequel les détenus on été déférés, sur la base de chefs d’accusation extrêmement graves et totalement fallacieux, prononcera son jugement, et nous avons toutes les raisons de penser qu’il sera très dur. En condamnant les détenus de la « Déclaration de Damas » à de lourdes peines, le régime cherche à signifier qu’il ne tolère aucune opposition, aucune critique, aucune sorte de participation des citoyens à la vie politique.
Nous appelons toutes les forces démocratiques en France et en Europe, ainsi que toutes les organisations de défense des droits de l’Homme, à s’élever contre cette parodie de justice et à exiger du régime syrien la libération de tous les prisonniers politiques, véritables otages d’un régime .
Paris le 22/ 10 / 2008